Sur le marché de Meckhe.
Après une nuit mouvementé dans l’arrière
boutique de la franchise où de nombreux insectes et animaux en tout genre sont
venus se joindre à nous, nous nous réveillons avec une quasi-gueule de bois.
Verre d’eau, et re-motivation on est prêt à débuter la formation
technico-commerciales que nous avions préparé la veille. Initialement prévue à 8h du matin, nos
collaborateurs arrivent à 11h en toute quiétude et sans excuse. Ponctualité et
politesse sont des vertus inexistentes. Est-ce un mal ou simplement un choc
culturel par rapport à la France ? A vous de juger. En tous cas il est
difficile et usant de ne pas pouvoir programmer ses journées et devoir sans
cesse faire face aux imprévus.
La télévision locale est là pour filmer la
formation que nous dispensons aux franchisés et commerciaux. Payer à 50% par
SESn et à 50% pour le franchisé nos intérêts sont différents quant à cette
vidéo. Pour nous (SESn), l’idée est de réaliser un montage vidéo qui sera
diffuser dans l’ensemble des franchises. Pour le franchisé, cette vidéo est
l’occasion de montrer son investissement dans la formation des jeunes et ses
objectifs de développement économique local. Pour ne pas vous mentir, notre
franchisé va se présenter aux prochaines élections municipales, ses ambitions
sont donc politique.
La formation technico-commerciale que nous
avons dispensé à été fort utile puisque nous avons fait monter en compétences les
commerciaux : en développant leur argumentaire commercial et leur capacité à réaliser des dimensionnements
énergétiques. Notre système à points est une réussite. Grâce à cette innovation
« vulgarisation technique » un enfant de CP est capable de
diagnostiquer les besoins en énergie d’une maison et recommander quel kit
solaire y correspond. Pari gagné, il ne reste plus qu’à l’appliquer sur le
terrain et concrétiser des ventes.
Réaliser du commerce BtoC avec :
une clientèle B.O.P et des produits chers et techniquement complexe
est une tâche complexe à laquelle nous devons trouver une solution. La
clientèle B.O.P n’est pas sensible aux argumentaires commerciaux. Les raisons
majeures sont la barrière linguitisque (Français/Wolof), le manque de
ressources financières (pas de cash pour acheter les produits comptant), la
routine (jusqu’à présent les familles vivent sans accès à la lumière ou la
TV, inchallah ça continuera). Vendre à une clientèle B.O.P implique de résoudre
un problème de vie quotidienne et ceci devant les yeux des prospects. A titre d’exemple, nous pourrions aller sur un
marché de Peules à la tombée de la nuit afin d’exposer aux marchands que le
commerce peut continuer même dans l’obscurité grâce à nos produits. Rythmée par
les imprévus et le Inchallah’ la vie des locaux est tourmentée et ils n’ont que
peut de mémoire pour se souvenir des arguments commerciaux oraux entendu sur un
marché. Ainsi plutôt que de rester sur un marché au profil client B.O.P durant
une journée entière, nous pourrions réaliser des actions « coup de
poings » où nous résoudrions un problème social.
Travailler dans une startup dans un pays en
développement sur une problématique B.O.P est comme vous le voyez très
enrichissant humainement et professionnellement.
Une personnalité nîmoise du monde tennistique
aurait dit que « Travailler au Sénégal, c’est l’imagination en
érection perpétuelle »
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