dimanche 24 novembre 2013

Quand tu choppes une "maladie africaine"



Pas (encore) de paludisme, choléra, dengue, fièvre jaune ou autres infections caractérisant habituellement les voyages en terre Africaine.  Le destin m'a réservé une autre petite surprise à un mois du retour en France : attraper une Myaise ou infection du ver de Cayor. 

Cette infection c'est manifestée par un énorme abscès sur ma jambe gauche après avoir été piqué par un insecte (une mouche m'a t-on dit). Extrêmement douleureuse et m'empêchant de marcher pendant presque deux jours, j'avais décidé d'aller à l'hôpital pour étbalir un diagnostic et poser un nom sur cette mer**. 

Sans assurance maladie, ni carte bancaire (du fait de l'agression en scooter) pour régler les frais d'un hôpital privé, c'est à la clinique universitaire de Fann que j'ai consulté (après conseil d'une amie marocaine étudiante en médecine). Arrivé au CHU de Fann, je découvre un hôpital aux installations délabrées et aux salles remplies de malades souffrant d'infections diverses et variées (SIDA, paludisme ...). 

Après avoir corrompu le garde sécurité (obligatoire pour aller en file d'attente), un médecin non-chalant accompagné de son infermier m'acceuille dans un local vétuste. A titre d'anecdote, un autre patient était présent allongé sur un lit d'hôpital. Apparemment amenésique et se pissant desuus, il nous quittera rapidement et c'était tant mieux.  Après inspection express de mon abscès, le médecin me demande ce que j'ai à la jambe ... Hein ? Mais c'est à toi de me dire ce que j'ai !! Curieusement, je ne suis même pas étonné d'une telle incompétence et manque de professionnalisme. Mal payé, mal formé ? En tous cas les hôpitaux publics sont mal réputés et c'est à mon désespoir que je me rends compte des problèmes de santé en Afrique. Être bien soigné suppose d'aller chez le privée, ce qui est loin d'être à la portée de toute les bourses.

Finalement, je sors de l'hôpital avec une ordonnance me prescivant un antibiotique nommé Flemming. Le pansement réalisé par l'infirmière pour protéger la plaie a tenu environ 2 minutes. Infirmière française venez faire de la formation !!

Après deux jours de traitement, je décide de crever l'abscès avec cette infection inconnue. Une quantité impressionnante de pus se dégage de l'abscès ainsi que des résidus s'apparentant à des vers de Cayor. Vider de son contenu l'inflammation perd en volume et l'espoir d'une guérison approche. Désormais avec la prise d'antibiotique et une plaie désinfecté, le risque semble éloigné. Inchallah'

Espérons car dans quelques jours, c'est départ pour la Casamance et la Guinée Bissau pour un petit road-trip à l'africaine.

jeudi 21 novembre 2013

Levée de Fond - Station Energy Massarinko

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Amis internautes à l'esprit "Changemakers",

Station Energy est une aventure qui a commencé en août 2010 avec une idée folle : « Révolutionner l’électrification rurale en Afrique ».

Mais comment convaincre les partenaires de vous suivre dans cette épopée ? Le lancement fut difficile : une série d’échecs, de victoires, de découragements, d’encouragements, mais l’entreprise a finalement vu le jour début 2012.

Station Energy est donc parti à l’aventure de ses marchés d’une manière pragmatique. Avec peu de fonds de départ, nous avons choisi de lancer la distribution de kits solaires et de créer un réseau de distribution national de produits solaires (Sénégal, Côte d’Ivoire et Burkina Faso). Cette activité a permis de structurer l’entreprise, de faire connaître la marque et d’approcher les partenaires en local afin d’atteindre le véritable but : l’électrification rurale ; parmi les zones les plus reculées du monde.

Pour ces zones isolées, nous avons développé un concept unique : la StationEnergy®. La Station Energy® est une boutique multiservice de proximité alimentée en électricité par des panneaux solaires qui propose des produits et services répondant aux besoins essentiels des populations locales non connectées au réseau électrique : Energie, communication, chaîne du froid et services de téléphonie mobile. Cette solution propose une solution radicalement innovante d’accès à l’énergie et aux services de bases pour les zones isolées des pays africains en s’inspirant du modèle d’une station-service essence et d’une épicerie africaine.

Le service principal de « location de batteries » permet d’alimenter de façon complètement décentralisée des foyers dispersés et de leur offrir un accès à une énergie deux fois moins chère sur le même principe que la location d’une bouteille de gaz.
Le cybercafé, l’accès à Internet et les transferts d’argent permettent de connecter le village au reste du monde et de démultiplier les opportunités économiques locales. Enfin, la conservation réfrigérée améliore la chaîne du froid pour les denrées alimentaires et les conditions sanitaires du village.

Nous lançons à partir cette campagne de « crowdfunding » pour 15 000€ sur la plateforme web KissKissBankBank. Dans ce cadre nous solicitons votre appui financier et communicationel pour relayer cette levée de fonds au plus grand nombre.

Cette levée de fonds servira à compléter le financement de notre projet pilote de Station Energy® situé dans l’éco-village de Massarinko soutenu par le Ministère de l’environnement sénégalais et le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement).

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page internet officielle de cette levée de fonds : http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/station-energy-senegal ou le site : www.station-energy.com

En plus d’investir dans un projet innovant d’entrepreneuriat social, de beaux cadeaux seront offerts aux donateurs dont … un voyage en immersion dans le Sine-Saloum pour visiter l’éco-village de Massarinko et découvrir cette zone classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO.

A nos côtés, révolutionnez l’accès à l’énergie en Afrique.

Merci d’avance pour votre soutien !


 

lundi 18 novembre 2013

Hors Sujet : Ceven'Trail 2013

Simplement cette vidéo pour vous partager des images de paysages entourant mon village en plein cœur des Cévennes ainsi que ma passion : le Trail Running.





C'était le Trail aux étoiles 2013 ... Un Trail de 58 Km que j'ai terminé en 6h40 après avoir fais le pari plutôt "con" de ne pas me ravitailler tout au long du tracé. Pas fatigué pour un sous mais victime d'une bonne grosse déshydratation, je n'ai pas réalisé l'objectif fixé ce jour-ci. Mais les erreurs sont riches d'enseignements et cette contre-performance au Ceven'Trail m'a servi d'apprentissage pour un défi beaucoup plus gros réalisé en Juin 2013 : Le "Andorra Ultra Trail" et ses 120km de hautes montagnes Pyrénéennes.

samedi 16 novembre 2013

Do you know Senegalese Starbucks ?



Au Sénégal le café est consommé en grande quantité et à n'importe quelle heure de la journée. Attention point de café filtre "noir" comme dans nos contrés gauloises, içi le café est soluble et fortement sucré.

Une marque "historique" est présente sur ce juteux business du Café : Nescafé. Que ce soit dans les commerces où dans les rues, il est impossible d’échapper à la marque Nescafé et comme dans de nombreux domaines agro-alimentaires, un phénomène de monopole se crée autour du café. Rien d'étonnant au vu de la difficulté de monter un business au Sénégal. Lorsque tu as réussi à pénétrer le marché et que ton entreprise est connue et reconnue par les consommateurs ... de forte barrière à l'entrée existe pour les courageuses entreprises désirant intégrer le business. L'Afrique c'est le nouveau Far-West ... faut être le 1er sur le filon et c'est tout bon.

Pas de "café-brasserie" avec terrasse ombragé et petits croissants à l'horizon. Au Sénégal, le café se déguste dans la rue dans des "coffee-shop" ambulant. Nescafé, Vitalait ou le très apprécié café Touba pour un prix de 50FCFA tu dégusteras.

A l'instar des boulots étudiants de "Barista" au Starbucks Coffee, le business du café est une source de revenu majeure pour de nombreux jeunes Sénégalais. Pour ceux qui n'ont pas trouver de "jobs" à leurs juste compétences ou pour les plus déshérités, vendre du café est une aubaine pour survivre.

A la recherche d’amateurs de café, les "Barista" Sénégalais parcourent les rues de Dakar équipé d'une carriole-cafetière conçu spécialement . Ce fourneau ambulant avec cafetière peut contenir jusqu'à 8 litres de café chaud. En moyenne les vendeurs affichent un revenu journalier brut de 5000FCFA suivant les zones de vente soit près de 100 cafés vendus.



Le café Touba : Son histoire et ses vertus


Pour les mourides, le « café Touba » représente au-delà de sa qualité de boisson, l’expression concrète de leur appartenance au mouridisme et au delà un moyen qui les rapproche de la bénédiction du Cheikh. Dans les dahiras (école coranique), dans leurs maisons et même dans leurs lieux de travail on consomme le café Touba.

Le café Touba a des vertus thérapeutiques. Les sénégalais disent que le « Diar » avec lequel le café est préparé aide à traiter quelques maladies des yeux. Le « Diar » appelé scientifiquement Xylopia aethiopica contient des vertus médicinales dans ses fruits et graines : des études récentes affirment que le café serait bénéfique également contre la maladie d’Alzheimer, le Diabète de type2 ou « diabète de l'âge mûr » et le cancer du foie  …

Un médecin allemand, Leonhard Rauwolf, décrit le Café : « une boisson aussi noire que l'encre, utile contre de nombreux maux, en particulier les maux d'estomac ».

Le café verra le jour au Sénégal par le biais des colonisateurs surtout durant la période de la traite négrière en Afrique. Mais il faut reconnaitre que le nombre consommateurs n’étaient pas si nombreux à cette époque, c’est la communauté Mouride qui propulsa et fera la promotion de ce café sous une autre appellation « Café Touba », par l’intermédiaire de son fondateur Cheikh Ahmadou Bamba.

Religieux ou pas, j'adore ce café Touba que je consomme matin-midi-soir. Un bon coup de "booster" pour garder l'esprit éveillé dans la chaleur de Dakar.




vendredi 15 novembre 2013

Tu sais que tu vis au Sénégal quand ... (3)



Quand les chauffeurs de taxi sont d'anciens conducteurs de charrette reconvertis en roi du bitume !

Quand tu fais couper les cheveux "Taf-taf" dans la rue, sans rendez-vous et à 300FCFA (0,5€)

Quand négocier ton amende avec les policiers devient monnaie courante 

Quand une semaine sans jours fériés n'est pas une semaine normale. Attendez ... travailler plus de trois jours dans une semaine faudrait pas trop se faire mal hein !!

Quand pour survivre dans les bouchons tu achètes cacahuètes et sachets d'eaux auprès des vendeurs ambulants. Toujours à l'affût des journées 100%, tu guettes également les vendeurs de recharge téléphone.

Quand à la pompe à essence des "pompiste" te remplissent ta voiture ... sans supplément !

Quand tu surveilles ton poids ... non pas pour perdre des kilos mais pour ne pas en perdre !

Quand tu vois des "fous" en roller ou vélo accrochés à l’arrière des bus rapides ...

Quand un sénégalais traverse la route, il s’engage la tête dans les étoiles et c’est seulement au beau milieu de la route qu’il jette un oeil sur les voitures qui arrivent… et te fais le regard genre "oh j’avais pas vu".

Quand dans les bouchons, te peux te retrouver à klaxonner une charrette.

Quand le courant revient à la maison, tu as l'impression d'avoir gagné au loto

Quand tu veux de nouveaux vêtements, tu ne vas pas faire les magasins, tu appelles ton tailleur pour qu’il te fasse ce que tu veux, sur mesure.

Quand tu croises deux hommes se tenant la main, c’est juste qu’il sont amis (en Inde, c’est très courant).

Quand c’est vendredi, les boubous colorés (vêtements sénégalais) sont de sortie.

Quand c'est vendredi 14h et que Dakar se vide du fait de la grande prière.   

jeudi 14 novembre 2013

Lutter contre la pauvreté : Le Social Business (1)

 
 
Les taux de pauvreté atteignent des sommets dans l'hémisphère Sud. En Afrique subsaharienne nous parlons de plus de 500 millions de personnes vivant avec moins de 2$ par jour ... soit des conditions de vies archaïques sans accès à une nourriture diversifié, à l'eau potable, aux services de santé ainsi qu'à l'électricité.

Résoudre ces problèmes de développement recquiert l'initiative d'entreprise privée affichant un modèle économique équitable et durable : Le Social Business. A contrario des entreprises exploitant les ressources de matières premières abondantes et la main d’œuvre bon marché, ou a contrario des ONG soutenant une modèle de dépendance entretenant la pauvreté, l'entreprise sociale développe des solutions économiques adaptées aux besoins sociaux des 3 milliards de personnes composant le marché B.O.P.

Le secret de l'innovation sociale : un modèle économique inclusif  intégrant du côté de la demande, les "pauvres" comme des consommateurs et d'autre part, du côté de l'offre, comme des employés, producteurs ou distributeurs, tout en générant du profit et en contribuant à la création de richesse locale.

Est-ce faire du business sur le dos des pauvres ?

Résoudre des problèmes de développement tels que l'accès l'énergie, l’auto-suffisance alimentaire ou les problèmes issus du changement climatiques ne peut se faire grâce à l'intervention des ONG.

Après de nombreuses rencontres avec des institutions "ONU" telles que le WFP ou d'autres ONG active sur les situations d'urgence et de développement, j'ai développé un avis assez pessimiste sur les solutions apportés par ces institutions.

Une illustration de ce pessimisme vis à vis de l'efficacité et le bon "sens" de l'actions des ONG est le cas du village de "Matam" au Sénégal Oriental. Ce village situé à la frontière malienne peine à développer une agriculture vivrière du fait des conditions climatiques extrême : sécheresse. Les conséquences sont terribles pour le village puisqu'une monoculture d'arachide se développe et l'argent des exportations paient les importations de riz. Consommer du riz à tous les repas entraîne des carences alimentaires ... ainsi que problèmes de santé sous-jacents. Pour résoudre ce problème des ONG distribuent des denrées alimentaires du type : lait en poudre, purée, céréales, riz, gâteaux ... Loin de résoudre de façon pérenne ce problème de développement qu'est l'auto-suffisance alimentaire, l'action des ONG entretient la pauvreté des régions pauvres du monde et stimule l'industrie agro-alimentaire occidentale.

Suite de l'article à venir ...

dimanche 10 novembre 2013

Une journée à DAKAR ...

Voilà de quoi se compose un weekend typique sur le sol Sénégalais ... 

Session de Surf matinale à la plage du Virages (Almadies); Partage du repas en famille; Visite culturelle ou shopping et découvertes toujours plus inattendues.




Hamdoulilhah' ça va !!

mercredi 6 novembre 2013

Quand l’islamisme fait le lit de l’islamophobie - Now

Si le terme “islamophobie” signifie quelque chose, ce doit être la peur et la haine des musulmans, qui rendent plus difficile à ces derniers de vivre dans des sociétés plurielles et de fonctionner effectivement dans une culture et une économie mondialisées. Mais, selon cette définition, qui sont les pires islamophobes ? 



Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas ceux qui font profession de diaboliser l’islam, à l'instar du FN,  ni même ceux pour qui la haine pure est une sorte de hobby dément. Les pires islamophobes – les vrais islamophobes – sont les extrémistes musulmans violents usant d'un discours religieux pour justifier des actions "le Djihad" dont les seules motivations sont financières : trafic d'armes, trafic de drogues,  prises d'otages ...

Si il est ridicule d’assimiler l’islam au terrorisme, il faut pourtant souligner que c'est devenu l'apanage des différents médias Occidentaux ...

Or, les musulmans extrémistes violents ne sont pas seulement une minorité dans le monde islamique, mais une minorité dans une minorité. Si le terrorisme est un drame qu'il faut relayer, exacerber la peur et la haine sur les musulmans sera extrêmement néfaste pour les relations internationales futures de l'Occident.

Dans les rues de Dakar aujourd'hui (le 06/11/2013) de nombreuses personnes sont venus me présenter leurs condoléances concernant les deux journalistes français tués par AQMI au Mali. "Ce sont des terroristes, des bâtards qui n'ont rien à voir avec l'Islam. Le Djihad de AQMI c'est les armes et la drogue. Uniquement l'argent intéressent ces bâtards " me disaient-ils.

Ainsi plutôt que de dénoncer un Islam radical et terroriste, les médias devraient plutôt s'intéresser à la racine du problème : les enjeux géostratégiques des États Occidentaux dans la bande sahélienne. Le développement de AQMI est étroitement soutenue par nos gouvernements : l'argent de la contrebande d'armes, de drogue et de métaux précieux sévissant dans la bande du Sahel est ensuite blanchi dans le foncier et l'immobilier. 

A noter que d'après le gouvernement afghan, l'argent qui permettant à AQMI de mener ses combats proviendrait en grande partie de riches donateurs privés vivant dans la péninsule arabique, faisant transiter l'argent sur les places financières de Doha et Dubaï ...


mardi 5 novembre 2013

S'intégrer dans la société Sénégalaise

Après quelques mois sur le territoire Sénégalais voici quelques conseils & astuces pour bien s'insérer dans la société et vivre tranquillement au rythme de la Teranga.


1. Le Wolof tu apprendras ...

Ancienne colonie française et pays officiellement francophone, il s'avère que l'utilisation du français est très rare entre Sénégalais. Ici tout le monde se retrouve autour du Wolof. L'usage du français reste confiné aux bancs d'écoles et documents officiels ...  Ainsi toi "étranger" ne soit pas surpris d'entendre ce dialecte surprenant qu'est le Wolof. Maitriser les rudiments de cette langue, à commencer par les salutations, est essentiel pour être considérer par la population locale, éviter les arnaques et négocier (Wakhale). Degoulo Wolof (Tu ne parles pas Wolof ?)

2. Ton calme tu garderas ...

Loin de l'excitation de nos métropoles occidentales, le Sénégal est un pays où l'on prend le temps de vivre sans se presser, sans stress. Toi l"étranger", ton self-control sera testé dès ton arrivé à l'aéroport où tu devras affronter la nonchalance des agents de police et bancs des porteurs de bagages en quête de CFA. Même si tout est toujours plus lent et compliqué içi qu'ailleurs, il faut garder son calme, patienter et relativiser. L'essentiel c'est d'avoir la santé non ? Dans le cas où tu t'énerves, la situation empireras et joueras en ta défaveur c'est aussi simple que ça. Alors, keep control and be patient !

3. L'art de la négociation tu apprendras ...

Négocier au Sénégal fait partie intégrante de la vie quotidienne que tu sois un Toubab ou non. A quelques rares exceptions (épiceries et commerces en "dur"), tout est négociable et le prix annoncé est toujours surestimé. Le jeu de la négociation débute et après quelques minutes de marchandage un accord tu trouveras. Négocier est à la fois drôle et fatiguant : Toujours hallucinant de voir un "Taximan" réclamer 10000FCFA pour une course qui vaut théoriquement 1000FCFA.

Derrière ce jeu de négociation se trouve une réalité moins drôle qui est la précarité et pauvreté de la population urbaine sénégalaise. Les "Taximan" pour ne citer qu'eux travaillent à perte toute la journée : entre la location de la voiture et le prix de l'essence prohibitive leurs journées ne sont en rien rentable. Travailler est synonyme d'insertion sociale et d'activité mais souvent bien loin d'être une source substantielle de revenu.

4. Vivre archaïquement tu feras ...

Délestage d'électricité & coupures d'eau à répétition, vivre dans la banlieue Dakaroise oblige de revoir ses standards de vie. Oublies tes douches prolongées et garde tes bidons d'eau 10 litres pour ton confort minimum : WC, cuisine et douche.

5. Du riz tu mangeras et le fameux cube "Maggi" tu utiliseras ...

L'alimentation de base Sénégalaise est composée de riz et couscous de mil : Tout les plats emblématiques nationaux (Thieboudienne, Yassa, Mafé, Domoda, Kaldou, MBorokhé, Thiakry) en comportent. Traditionnellement le riz est consommé le midi et le Thiaré (couscous) le soir car réputé comme plus digeste. Aucun problème pour ton transit intestinal, chaque plat est pimenté et cuisiné avec une quantité assez impressionnante d'oignons.

NB : N'oublie pas d'acheter des cubes Maggi (appeler communément corrige Madame) pour ta "nounou". Un élément malheureusement indispensable car encré dans la culture culinaire. Je dis malheureusement car ces cubes sont conçus industriellement et beaucoup trop salé.

6. Les marabouts tu respecteras ...

Loin de l'image des Shamans que l'on peut avoir du terme "marabout" en Occident, au Sénégal ces personnalités élevés au rang de quasi-divinité sont des guides spirituels de confréries musulmanes. A Dakar, de partout tu trouveras des portraits à l'effigie de Serigne Touba (Grand Marabout & fondateur de la confrérie Mouride). Surtout ne t'avises pas d'émettre un jugement sur leurs richesses, leurs passeport diplomatique et pouvoir politique ... içi les marabouts sont des Intouchables. Le Sénégal étant un des seuls pays à ne pas perturber par des problèmes de guerres civiles ou conflits divers (sauf le cas Casamance mais c'est une autre histoire) en Afrique Subsaharienne, il n'y aucune raison de remettre en cause ce modèle. Mouais ...

7. Les salutations tu répéteras ...

Pour la population Africaine, saluer est gage de respect. Un Salamelekoum tu diras à chaque personne que tu croiseras. Surtout ne pas saluer à la va vite, mais s'intéresser à la personne et lui demander des nouvelles de sa journée. Tu verras, prendre du temps pour s'intéresser aux autres ça fait tellement du bien.

8. Le partage tu apprendras ...

Point de comportement individualiste dans une société basé sur la famille. Içi tout les repas se prennent en groupe et tout le monde mange dans le même plat. Le poisson et les légumes étant au centre du plat, équitablement la maitresse de maison servira ses convives. Dans l'

amitié et la bonne humeur tu dégusteras ton plat et par un "Neknna" et un petit Thé Ataya tu t'en iras.

samedi 2 novembre 2013

Les religions au Sénégal (1) - Les Mourides

Comprendre les religions et le fonctionnement de la société Sénégalaise implique de s'intéresser aux différentes confréries maraboutiques du pays. 



Qu'est-ce que ... Confrérie religieuse, Maraboutisme ?

Une confrérie se définie comme un ensemble de croyants suivant les préceptes religieux d'un guide spirituel : le marabout. Le fonctionnement de l'Islam Sénégalais est unique au monde : Le prophète ainsi que les guides spirituels sont représentés graphiquement et idolâtrés. Par exemple à Dakar : Murs, Bus rapides, Magasin, T-Shirt ... arborent la représentation du grand Sérigne Touba, la Wakeur TOUBA", communauté Mouride en Wolof. Fier de cet islam pacifique, les Sénégalais s'attire pourtant les foudres des musulmans les plus hétérodoxes pour qui toute tentative de représentation du prophète est un sacrilège.


La confrérie Mouride

Dans la région de Dakar, la communauté religieuse dominante est le Mouridisme. Cette communauté a été fondé par Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927) dans un contexte où la colonisation avait grandement perturbé l’équilibre social. Pour réformer et pacifier la société sénégalaise, Cheikh Ahmadou Bamba prôna l'orthodoxie envers les enseignements du Coran et de la tradition du prophète Mahomet, les préceptes du Soufisme et la valorisation du travail.

Dans cette communauté les notions de travail et de solidarité sont sanctifiés. Pour apprendre les règles religieuses, les fidèles sont envoyés dès l'enfance dans des écoles coraniques (les Dhara). Le fonctionnement de ces écoles est sujet à de nombreuses polémiques puisque  : si l'enfant (devenu un Talibé : fidèle en wolof) apprend l'arabe et le coran auprès d'un maître d'école religieux, il doit également allé mendier dans la rue pour découvrir la nécessité de la solidarité. Ainsi, partout au Sénégal l'on observe des milliers d'enfants dans les rues, totalement dénudés et mendiant à longueur de journée ... Sans surveillance, mal nourris, mal soignés voir ces enfants fait mal aux yeux. 

D'un point de vue politique et économique, la communauté Mouride a une forte influence au Sénégal. Le grand Cheikh (guide spirituel) est consulté par toute la classe dirigeante, et les transferts monétaires effectués par les millions de fidèles constituant la diaspora représentent plusieurs points de PIB.  Touba, la capitale spirituelle des mourides est devenue la deuxième ville du Sénégal du fait de son poids démographique et économique. Les dons recueillis par les fidèles servent à la construction constante de nouvelles mosquées ... 

Assimilable à un fonctionnement "féodal" cet islam représenté par une obéissance totale à un guide spirituel est source de stabilité au Sénégal. Ici pas de révolutions arabes ni de mouvements contestataires dans les rues. Le rôle des marabouts (en connivence avec le pouvoir ?) est de donner la de la confiance en l'avenir et prédire des jours meilleurs aux Talibés. Sous une totale obéissance au grand chef religieux, toute tentative de comportement autonome et spontané est rendu impossible. Pourtant les raisons de la colère sont nombreuses au Sénégal, entre l'inflation constante, la pénurie d'emploi, les coupures d'eau et d'électricité à répétition et les affaires de corruption dans les hautes sphères politiques !!

Vivant à Dakar, j'ai l'opportunité de vivre en pleine tradition "Mouride". Les fidèles du marché de Ouest-Foire (où je réside) m'ont invité à vivre une cérémonie religieuse se tenant tout les Vendredi. Chants et prières étaient au programme, je vous laisse observer :